Surveillance numérique ? protégez vos données
Surveillance numérique

Ahhh les données personnelles… Comme l’écrit si bien Marine Protais (L’ADN) « c’est comme le dérèglement climatique : on en a conscience mais on ne sent pas concerné ». Est-ce la nébuleuse qui entoure ce trafic ? Les listes interminables de cookies ou autres joyeusetés à cocher/décocher ? Ou, nous le verrons, le cap discrètement franchi par nos chers IOT et IOB ? Une chose est sûre : dans un dernier soupir, on a lâché « Tenez, prenez les mes données !»

Pourtant, on se souvient, tout avait l’air si simple, si accessible, et même gratuit ! Gratuit ? Rient ceux qui se payent notre tête (souriez, vous êtes filmés, scannés, “biométrisés”), traquant nos recherches et nos interactions ! Ahhh la contribution du « j’accepte tout » est bien lourde.

On le sait, les vendeurs/acheteurs spécialisés (data brokers) et leurs entreprises créent des « e-profils » de nous, bien réels et bourrés d’une quantité effarante de données. Celles-ci vont alors, en quelques secondes, s’échanger un nombre incalculable de fois entre des inconnus de tout poil. Sachant que le trafic de données n’impacte pas que nous et que le tribut payé par la planète est gigantesque.

Derrière un seul clic se cachent des flux incessants qui consomment et polluent de façon exponentielle ! Et même si la nouvelle DMA nous décharge d’une partie de la publicité visible, le “gratuit” reste basé sur la marchandisation de nos données.

Arrêtons là ! Mais maintenant qu’on sait, relevons notre niveau de vigilance de manière générale. Bon, plus facile à dire qu’à faire. Alors si on commençait juste à prendre plus souvent conscience de la place de nos données ?

Imaginons-nous, baguette sous le bras, gratifiant la boulangère d’un « payez-vous sur mes données ! » Impossible !?!? Eh bien, le numérique c’est la baguette ! Si nous décidons de retrouver un vrai échange, de payer au travail produit, au service utilisé, à l’information trouvée, de mettre en lumière et redonner de la valeur à nos actions : quelle incroyable puissance et liberté nous pouvons retrouver !

Ça y est, nous voici gonflés à bloc et plein d’ énergie ! Seulement voilà, des éléments s’invitent à la table des collecteurs de données et notre fascination pour une nouvelle technologie ouvre la voie royale à une sorte de révolution : les Objets connectés !

C’est simple, il y en a partout ! De la caméra, au robot ménager, du frigo à la poubelle, de la voiture au pilulier, les IOT (Internet of Things) sont là pour nous aider ! Les IOB (Internet of Body) quant à eux franchissent un cap car c’est notre propre corps qui devient le prolongement de la machine. Montres, casques, lunettes… leurs capteurs traquent la moindre information (pulsations cardiaques, mouvement des yeux, respiration, sommeil, activités physiques et cérébrales, niveau de concentration, émotions, empreintes…) Nous devenons des producteurs-consommateurs de données 7j /7 24h/24 ! Car point de repos ni de salut, pour l’humain augmenté !

Nous nous garderons bien de sous-entendre que la frontière est mince entre la captation de données, la surveillance et la modification du comportement. Que grâce à la prédiction de ce que nous allons faire on nous influencera dans le monde réel. Pure fiction à grande échelle !

Alors, ce n’est pas parce que ça existe qu’il faut l’utiliser et certaines sirènes peuvent bien chanter… c’est en choisissant d’utiliser l’essentiel qu’on protège soi-même ses données… Rien n’a jamais été aussi vrai !

Source : L’ADN,  Noyb